Alexandre JOLY
Sustain Hallucinations From Inner Space

Commissariat
Vincent Gobber
Exposition du 16 mars au 13 avril 2019
Biennale internationale design Saint-Étienne

« Depuis quelques années, mon travail se développe autour de la création sonore. Qu’il s’agisse d’installations ou de performances, j’explore les interactions possibles entre le matériau, l’objet et le son ; je développe ainsi une recherche kaléidoscopique, en épuisant différentes configurations entre les modes de diffusion et de réception du son. Je manie des objets et des espaces sonores et chaque intervention participe à l’évolution d’un paysage imaginaire et singulier.
J’aime que les sons deviennent matériaux pour sculpter un espace ou un objet, que ce soit de manière infime ou radicale, et que l’on puisse les appréhender avec tout le corps. Utiliser le son renforce mes propositions visuelles, cela les met en tension. Les installations me permettent d’agréger l’ensemble de mes savoir-faire, en me donnant une grande liberté dans l’occupation d’un espace. Je suis de ce fait toujours très enthousiaste à l’idée de travailler spécifiquement pour un espace, de manière in situ. Je crée de manière intuitive et expérimentale en développant un œuvre dense qui se présente comme une collection de découvertes successives issues d’un laboratoire où prolifèrent les formes et leurs innombrables possibilités. » — A. Joly

Et Alexandre Joly remonte le fil de sa mémoire comme l’on essaie de se souvenir d’un premier rêve, à contre-courant. Pourquoi le son ? Adolescent, en quête de nouvelles sonorités, il réalisait des montages magnétiques, dont les cassettes audio étaient le support, et composait avec des « paysages sonores » (il nommera souvent ainsi sa musique expérimentale). Puis fasciné par l’idée de connaître les « machines sonores » de l’intérieur, il a démonté des radios, les a déconstruites, disloquées. Cette fascination pour les machines est passée, mais leur souvenir reste vif, intact. Comme sa découverte des films Stalker d’Andreï Tarkovski (1979) ou Dead Man de Jim Jarmusch (1975). Si tous les deux ont en commun une même fiction de l’étrangeté, traitée sur un mode matiériste et organique, avec une exploration spatiale (la zone indéfinissable de Stalker) ou sonore (le mystère de la nature comme expérience élémentaire de la perception dans la forêt de Dead Man), c’est un peu leur sens méditatif, contemplatif aussi, qui a sans doute irriguées les installations d’Alexandre Joly où, entre chamanisme et expérimentation, rituel et dématérialisation, des volumes ornementaux et synesthésies mettent en forme le réel et déstabilisent la perception.

Alexandre Castant, extrait du catalogue de l’exposition Polyphonie animale


“In recent years, my work has been developing around sound creation. Whether installations or performances, I explore the possible interactions between material, object and sound; I thus develop a kaleidoscopic research, exhausting different configurations between modes of sound diffusion and reception. I handle objects and sound spaces and each intervention participates in the evolution of an imaginary and singular landscape.
I like that sounds become materials to sculpt a space or an object, whether in a tiny or radical way, and that we can apprehend them with the whole body. Using sound reinforces my visual proposals, it puts them in tension. The facilities allow me to combine all my know-how, giving me great freedom in occupying a space. I am therefore always very enthusiastic about the idea of working specifically for a space, in situ. I create intuitively and experimentally by developing a dense work that presents itself as a collection of successive discoveries from a laboratory where forms proliferate and their innumerable possibilities.” A. Joly

And Alexandre Joly goes back through his memory as we try to remember a first dream, against the tide. Why sound? As a teenager, in search of new sounds, he made magnetic montages, whose audio cassettes were the medium, and composed with «soundscapes» (he will often name his experimental music). Then fascinated by the idea of knowing the «sound machines» from the inside, he dismantled radios, deconstructed them, dislocated them. This fascination for machines has passed, but their memory remains vivid, intact. Like his discovery of the films Stalker by Andrei Tarkovsky (1979) or Dead Man by Jim Jarmusch (1975). If both have in common a fiction of strangeness, treated on a matieristic and organic mode, with a space exploration (the indefinable zone of Stalker) or sound (the mystery of nature as elementary experience of perception in the forest of Dead Man), it is their meditative, contemplative sense that has undoubtedly irrigated the installations of Alexandre Joly where, between shamanism and experimentation, ritual and dematerialization, ornamental volumes and synesthesia put into shape the real and destabilize perception.

Alexandre Castant, extract from the catalogue of the exhibition Animal polyphony

www.alexandrejoly.net
Une exposition en partenariat avec :